Progrès et langue française


Malgré les idées reçues, le progrès ne réside pas nécessairement dans l’adoption systématique des vocables anglo-saxons, même dans les domaines techniques.

La langue française est belle et mélodieuse. Ordinateur est incomparablement plus attrayant que computer; logiciel que software. Même les espagnols s’y sont mis et ont été inspirés en créant le mot ordinador. Dire qu’un avion se crache est littéralement à vomir. Est-ce l’effet recherché ? Pourquoi ne pas dire s’écrase ou s’abîme en mer ? En Italie, on n’a même pas de mot pour ordinateur. On dit computer…les italiens en semblent eux-mêmes gênés. Il n’y a pas un mot italien dans les domaines bancaire et informatique. Tout est anglo-saxon !

Parler de swap, blog, spambot, wallet, socket, dial-up, shareware, freeware, crossposting, wap, winzip, webring, webzine, wurp, scrolling, cracker, overclocking, patch, forwarder, crawler, chatroom, buzzer: est-ce vraiment la panacée ? Si les mots rebutent le profane, comment pourraient-ils lui faciliter l’entrée dans le monde fabuleux du net ?

Les mots étrangers incompréhensibles, par leur élitisme même pourraient bien n’être en fin de compte qu’un frein au progrès pour le plus grand nombre. Faire simple n’est-ce pas un art de vivre ? Certains de nous sont polyglottes. Tant mieux. Cela ne signifie pas qu’il ne faille plus employer le français. Autrement, on ne serait plus polyglottes.